"Frères et sœurs, la semaine dernière, Alain nous proposait dans son homélie de passer du T de nos tentations au P. P comme Prendre le temps, P comme Partage et P comme Prendre la tenue de Service. Aussi, je vous propose aujourd’hui de faire résonner le T de la Transfiguration avec le P de la Parole de Dieu."
Benoît Nivert, diacre
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Dimanche 12 mars 2017 - 2ième Dimanche de Carême - Année A
(Gn 12, 1-4a) (Ps 32 (33), 4-5, 18-19, 20.22) (2 Tm 1, 8b-10) Évangile (Mt 17, 1-9)
Frères et sœurs, la semaine dernière Alain nous proposait dans son homélie de passer du T de nos tentations au P. P comme Prendre le temps, P comme Partage et P comme Prendre la tenue de Service. Aussi, je vous propose aujourd’hui de faire résonner le T de la Transfiguration avec le P de la Parole de Dieu.
En effet, en méditant les textes de ce 2ième dimanche de carême, j’ai redécouvert un Dieu qui Parle aux Hommes ; Dans la 1ière lecture Dieu parle à Abram : « quitte ton pays et suis-moi ! ». Dans le Psaume, on nous précise même : « Qu’elle est droite, la Parole du Seigneur ». Vient ensuite l’évangile de la Transfiguration, où Dieu parle à Pierre, Jacques et Jean dans une nuée.
Alors pourquoi Dieu cherche-t-il à nous Parler ? Quelle est donc cette Parole si importante qu’Il a à nous dire ?
Revenons au texte de la transfiguration : Ce récit se situe dans l’évangile de Matthieu juste après la première annonce de la Passion. Mais Pierre n’a pas accepté cette Parole de Jésus : « non cela ne t’arrivera pas » et la réponse de Jésus est cinglante : « Derrière moi Satan ! Tes vues ne sont pas celles de Dieu ». En bon pasteur, Jésus va donc reprendre à part ses disciples - c’est le début de cet Evangile -, Il les emmène à l’écart sur une haute montagne et là Dieu transfigure son fils. Que signifie cette transfiguration ?
Dans les apocalypses juives, les vêtements resplendissants sont un signe de la gloire céleste accordées aux élus (Moïse, Élie) qui deviennent semblables aux anges. Cette scène ne prend donc son sens que dans la perspective de le Résurrection glorieuse du Christ. Dieu à travers cette transfiguration montre aux apôtres que c’est bien ce Jésus qui va devenir le Christ. Et pour que les apôtres le comprennent bien, Il se manifeste dans la nuée par cette Parole : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Cette Parole de Dieu renvoie à celle du baptême de Jésus, en ajoutant cette injonction : Écoutez-le ! Dieu nous demande d’écouter son fils.
Mais alors me direz-vous, qu’a-t-il donc à nous dire ce Jésus ?
C’est St Paul dans la 2ième lecture à Timothée qui nous en livre la réponse : « notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté : il a détruit la mort, et il a fait resplendir la vie » Voilà donc cette Bonne nouvelle de Pâques : Oui Dieu a envoyé son propre Fils, pour nous ouvrir un chemin de Vie éternelle.
Alors, 2000 après, en sommes-nous vraiment conscients ? Oui, suis-je conscient que le Christ est venu pour moi, pour m’ouvrir un chemin de vie ? Et s’Il voulait me parler aujourd’hui, comment ferait-il ? Suis-je à son écoute ?
Et bien le carême est justement ce temps privilégié de la rencontre : rencontre avec la Parole ; rencontre avec mes frères en humanité, mais aussi rencontre plus personnelle avec le Christ par le jeûne et la prière.
Je ne prendrai ici que la rencontre de la Parole de Dieu : Les Évangiles nous retracent l’itinéraire de Jésus, son enseignement, ses rencontres, son compagnonnage avec les apôtres… mais bien plus encore. Nous croyons que cette Parole est vivante et qu’elle ne cesse de résonner au cœur de l’homme. Cette Parole de Jésus peut me rejoindre dans l’aujourd’hui de ma vie. Combien d’hommes et de femmes ont été touchés par une Parole des saintes écritures ?
Et bien pour moi, cette Parole est entrée dans mon cœur le 1er mai 1992. C’était lors d’une eucharistie au Carmel de Tours. Ce jour-là, Dieu a ouvert un chemin de vie en moi, il m’a appelé, Il nous a appelé, car pour être honnête, je n’étais pas seul. Oui ce 1ier mai, Dieu nous a appelé à le suivre dans le sacrement du Mariage. Mystère d’une vocation… !
Mais pour entendre la Parole de Dieu, encore faut-il faire silence. Et aujourd’hui c’est une réelle difficulté de notre société où nous sommes sur-sollicités. Le carême est sans aucun doute ce temps qui nous est donné pour nous « retirer dans la pièce la plus reculée, fermer la porte, et prier notre Père qui est présent dans le secret » (Mt 6, 6) comme nous y invitait l’Évangile du mercredi des cendres. Prenons le temps de découvrir ou redécouvrir un Évangile.
Pour cela plusieurs moyens simples existent :
- Le plus évident est d’ouvrir sa bible, mais pour mettre à profit votre lecture, je vous suggère de lire les notes toujours très riches. Si votre bible est une version sans notes, le carême est aussi un bon moment pour faire des achats judicieux.
- Le site AELF propose de vous envoyer par mails chaque matin, l’Évangile du jour. Sympa de commencer sa journée par un mail du bon Dieu.
- Le service de formation du diocèse publie chaque mois des propositions : par exemple ce mois-ci, nous étaient proposés lundi à l’ile blanche les « grands récits bibliques racontés aux adultes » ou ce samedi au centre missionnaire st Jacques une rencontre autour de « rendez-vous avec la bible ».
- Pour les accros des smartphones, plusieurs applications existent : lectio divina, prions en église, AELF, liturgie quotidien…
- Il existe aussi les retraites en ligne, par les dominicains ou les carmes
- Connaissez-vous le site du diocèse ou notre très beau site paroissial qui propose, à la une, l’évangile du jour. Enfin une actualité positive avec des propositions pour chacun.
- Pour ceux qui réfère l’écriture, je propose de recopier une phrase de l’Évangile du jour et de la mettre dans sa poche. Il est bien rare que nous passions une journée sans chercher quelque chose dans nos poches. Et hop, voici la parole de Dieu qui ressurgit.
Voilà une liste non exhaustive… Alors prenons le temps de cette rencontre avec la Parole vivante de Dieu, et nous pourrons dire avec le psalmiste : « Nous attendons notre vie du Seigneur, Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi ! »
Frères et sœurs, laissez-vous transfigurer par la Parole de Dieu, elle ouvre dans le cœur un chemin de Vie éternelle.
Benoît Nivert, diacre
La Transfiguration, de Raphaël
Actuellement conservé au musée du Vatican, « La Transfiguration » (4,05 m x 2,78 m) est le dernier tableau peint par Raphaël. Commencé en 1518, il sera achevé par l’un de ses disciples en 1520.
J’ai pensé à cette œuvre pour répondre à la question que beaucoup se posent : « Jésus est-il Dieu ? »
Le tableau comporte deux parties distinctes, elles évoquent deux passages qui se suivent dans l’Évangile ...